Programme du cours
Nous envisagerons d’abord l’altérité à soi du sujet lyrique, — d’une part quand celui-ci se dit à travers des figures qui l’altèrent (" Je suis le ténébreux, — le veuf, — l’inconsolé «), — d’autre part quand il se lie à un destinataire qui excède toute détermination dans la relation d’inconnu qu’instaure alors l’adresse ou de l’offrande lyrique (» Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé «).
Nous envisagerons ensuite un visage particulier de l’altérité : celui de la folie (dans Aurélia de Nerval), quand la folie n’est plus comprise comme une possession divine (l’enthousiasme poétique ou furor sacré), mais quand elle est vécue comme une aliénation qui défait jusqu’à la possibilité de la parole (» Je ne sais plus parler ", écrit Rimbaud dans Une saison en enfer).
Nous associerons en outre les figures de l’autre à l’ailleurs dans le voyage romantique, — ailleurs désiré, autant que décevant, — mais ailleurs qui requiert surtout un nécessaire estrangement (Montaigne) de l’écriture.
Enfin nous nous attacherons à penser le poétique comme différence dans la langue, — mais différence inassignable, non codifiable (Baudelaire), et constamment différée, des vers à la prose, dans le libre déploiement de la parole (Rimbaud). Cette réflexion sur l’écriture et la différence, reprise à la pensée de Jacques Derrida, nous permettra en outre de réfléchir sur les relations des arts entre eux, — chaque art s’unissant à son autre au point où il est avec lui sans commune mesure possible (Mallarmé).
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